MARTA BOAN & VOLKER ATROPS
YOU CAN’T CHANGE THE SUN
C’est l’histoire d’une rencontre entre deux bijoutiers. L’une, Marta, établie près de Barcelone qui aime sillonner l’Europe à vélo, l’autre, Volker qui vit sa vie de bijoutier et d’horticulteur dans la Ruhr. Ils n’ont pas fait la même école et leurs approches sont différentes, mais leur respect mutuel au travail de l’autre les ont menés naturellement vers une collaboration créative. Dans leurs recherches artistiques, ils ont en commun une forme de sincérité qui s’exprime par une certaine simplicité, des bijoux peu ornementaux, d’aspect pauvre mais à fort pouvoir d’émotion.
Dans un compagnonnage, l’apprenant se met au service de l’artisanat, il en explore toutes les facettes. Dans une école d’art, guidé par un Maître, on part à la recherche de sa propre parole. En cherchant à refaire ce qui a déjà été fait, mais en voulant le faire à sa manière, Marta Boan se situe quelque peu entre ces différentes approches. L’appropriation n’est pas le but de l’artiste, bien plus, par ces gestes essentiels elle s’attelle à réinventer par exemple une bague, laissant exprimer la part d’inattendu que recèlent ces choses simples.
Avec Volker Atrops, le chemin est tout différent, l’élaboration d’une idée se construit parfois après de longues gestations. Parallèlement à son travail artistique, le bijoutier s’occupe d’une culture de buis. S’est-il mis en harmonie avec la lente croissance de cet arbre ? Les matériaux pauvres sont pour lui le terreau fertile qu’il nourrit de ses pensées, des clins d’œil à nos manies, du miroir qu’il tend à nos addictions, du dépouillement qu’il juge nécessaire à notre société, et surtout de la lumière qui est là, maintenant, immuable comme le soleil.
You can’t change the sun, mais nous pouvons apprécier l’éclairage que Marta et Volker nous proposent, parce que nous faisons partie de ces conditions fixes et éternelles, c’est uniquement à l’intérieur de ce système que nous pouvons donner aux choses différentes visions des formes et des couleurs.